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Aliments transformés
Gardez le contrôle !

31.08.2023

Vous avez dit "aliments ultra-transformés " ? Cela ne doit pas être très bon…. En effet, ils sont globalement associés à des effets néfastes pour la santé. La parade ? On vous explique !

De tout temps l’Homme a appris à transformer les aliments, par la cuisson, la fermentation, la salaison et ce, pour améliorer le goût, la conservation. La transformation peut se limiter à des procédés simples et naturels, mais elle peut aussi être beaucoup plus complexe : processus d’extraction par des solvants, fractionnement, extrusion, hydrolyse, utilisation d’additifs synthétiques…

Les denrées peuvent être classées selon leur niveau de transformation. La classification la plus utilisée est celle mise au point par une équipe de recherche de l’Université de Sao Paolo, au Brésil (1) : c’est la classification dite NOVA, reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé, et qui classe les denrées en 4 groupes selon leur degré de transformation :

  • Groupe 1 : les aliments frais ou minimalement transformés.
    • Exemple : du lait
  • Groupe 2 : les ingrédients culinaires transformés.
    • Exemples : du beurre
  • Groupe 3 : les aliments transformés simplement
    • Exemple : du fromage fermier
  • Groupe 4 : les aliments ultra-transformés
    • Exemple : du fromage fondu, de la margarine

(1) Monteiro CA et al. Public health, environment, and equity 2015; 338–9.

La classification NOVA,
reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé,
classe les denrées en 4 groupes selon leur degré de transformation. 

Les aliments ultra-transformés
sur la sellette

La transformation des aliments a contribué à une plus grande diversité et à la sécurité alimentaire, par exemple en améliorant la conservation. Mais au fil du temps, cette transformation est devenue de plus en plus sophistiquée, technologique, voire chimique : c’est ce qu’on appelle les aliments ultra-transformés (AUT), qui comprennent aussi des boissons, et forment le groupe 4 de la classification NOVA.

Et c’est précisément ce groupe qui pose problème… En effet, depuis plusieurs années, les recherches en nutrition rapportent des nouvelles peu rassurantes pour les AUT. Ainsi, on constate globalement que plus la part d’AUT dans l’alimentation est importante, plus il y a de problèmes de santé.

Les AUT ont ainsi été associés à un risque plus élevé de surpoids, d’obésité abdominale, de cancers, de syndrome métabolique, de dépression… et, finalement, à une mortalité accrue (2).

(2) Lane M M. et al Obesity Review, 2020.

Comment reconnaitre un aliment ultra-transformé ?

Regardez sur l’étiquette la liste des ingrédients contenus dans le produit . Les aliments ultra-transformés sont produits de façon industrielle, ont souvent une longue liste d’ingrédients, sont riches en graisses (voir des graisses hydrogénées), sucres ajoutés et/ou sel, et comportent des additifs.

Les AUT ont donc souvent une qualité nutritionnelle qui laisse à désirer, et contiennent des composés que l’on ne retrouve pas dans sa cuisine.

Mais alors, pourquoi les AUT se sont-ils imposés dans notre alimentation ? Pourquoi prennent-ils aujourd’hui tant de place ?

En effet, selon l’institut Scientifique belge Sciensano, le Belge tire environ un tiers de son énergie journalière des AUT.

Une des raisons, c’est que ces denrées, en raison principalement de leur teneur en sucres, en matières grasses et/ou en sel, en arômes… plaisent au palais.

Mais une autre raison, c’est que les calories issues des AUT coûtent facilement deux fois moins cher que celles venant d’aliments peu ou pas transformés. Ce qui les rend facilement accessibles…

Viande
et substituts de viande

La viande fraîche, ou même surgelée ou séchée, est un aliment pas ou peu transformé, qui fait partie de la catégorie 1 de la classification NOVA.

De nombreux substituts végétaux présentés comme une alternative plus saine à la viande sont en réalités des AUT. Ils peuvent être élaborés à partir de protéines isolées d’un végétal (le soja par exemple) auxquelles  on ajoute une série d’ingrédients (matières grasses, sel, texturant, stabilisant, arômes…). Bien qu’il soit conseillé de manger plus de produits végétaux, il n’est pas dit que de tels produits végétaux ultra-transformés soient une bonne chose pour notre santé.

La matrice
de l’aliment

Un aliment est composé de différents nutriments (protéines, glucides, matières grasses, fibres, vitamines, minéraux) et d’autres substances (arômes, polyphénols…) qui sont organisés selon un réseau pour donner une certaine structure. Les effets d’un aliment sur la santé ne dépendent pas seulement de ce contenu en nutriments, mais aussi de cette matrice qui caractérise l’aliment. Les AUT rompent cette matrice, et modifient donc les effets de certains constituants extraits de leur matrice.

En conclusion, rien ne vaut un aliment dans son état le plus brut pour bénéficier de tous ses avantages.

Rien ne vaut un aliment
dans son état le plus brut
pour bénéficier de tous ses avantages !

Garder le contrôle ?

Quelle est la parade aux AUT ? Comment reprendre le contrôle de ce que l’on mange ?

Ce n’est pas sorcier…

La première chose est d’acheter des produits pas ou peu transformés, de préférence locaux.

La seconde, c’est de consacrer un peu de temps à la préparation. Plus vous préparez vous-même, plus vous avez le contrôle sur ce que vous mangez. Ce n’est pas une perte de temps, et c’est une activité extrêmement précieuse pour les enfants. Car apprendre à cuisiner des produits pas ou peu transformés sera leur meilleur bagage pour évoluer dans un monde où les AUT et le « prêt à manger » seront toujours présents…

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