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La pomme de terre !Un terroir local qui a tout bon

21.10.2022

Cultivée sous pléthore de variétés en Belgique, cuisinée de mille et une façons, excellente pour la santé, et en plus elle se conserve facilement toute l’année…
De qui parlons-nous ?
De la pomme de terre, pardi ! Véritable fierté nationale, elle fait le bonheur de nos papilles. Mais quels sont ses bienfaits ? Comment la cultive-t-on ? Comment la conserve-t-on ? Zoom sur ce légume/féculent bien de chez nous.

Un article de Potimanon

D’un point de vue botanique, la pomme de terre est un légume tige riche en amidon et en glucides. Raisons pour lesquelles on la considère davantage comme un féculent.

Au-delà de ces qualités qui en font un aliment parfait pour la satiété et l’énergie, la pomme de terre fait partie des rares féculents à présenter un apport en vitamine C, soit un atout notamment en matière de défense contre les infections, qu’elles soient virales ou bactériennes. Ajoutons également à son palmarès sa richesse en fibres, ainsi que sa teneur en potassium et en manganèse, soit des atouts métaboliques non-négligeables pour la santé. Enfin, la pomme de terre constitue une excellente source d’antioxydants.

Comment cultive-t-on
la pomme de terre ?

Dans nos régions, on retrouve au moins une trentaine de variétés de pommes de terre, chacune jouissant de ses propres caractéristiques gustatives. À la Ferme Evrard, située à Nodebais, la patate est reine ! De l’Annabelle à la Bintje, en passant par la Charlotte, la Désirée, la Corne de Gatte ou encore la Nicola, le producteur Michel Evrard sait comment s’y prendre pour tirer le meilleur de ses terres et offrir à ses clients une pomme de terre digne de ce nom. Dans le métier depuis plus de trente ans, dixième génération à ferme, il cultive ce précieux féculent depuis des décennies. « Nous travaillons sur 120 hectares au total. Mais la pomme de terre, ce n’est pas une seule et unique culture, nous effectuons des rotations de cultures chaque année : nous avons, certes, 20 hectares qui y sont dédiés, mais nous comptons également 20 hectares de betterave, 50 hectares de froment, et une poignée d’hectares pour tantôt des chicons, tantôt du lin… ».

Michel Evrard nous confie humblement qu’il n’y a pas de secret pour obtenir une bonne pomme de terre. « La terre joue un rôle primordial, bien entendu. Une terre trop légère et trop sablonneuse ne donnera pas une pomme de terre avec du caractère. Tandis qu’un sol gras, riche en nutriments, et avec une bonne vie offrira un produit qui, lui, présente véritablement du caractère. Dans ce cadre, ce qui va distinguer les différentes variétés, ce sont les plants de départ, qui feront qu’une pomme de terre est soit ferme, soit farineuse. » Ainsi, la culture de pomme de terre demande une rigoureuse attention. En effet, de nombreux désagréments peuvent s’immiscer dans leur croissance, comme le taupin, où appelé larve « fil de fer », ou encore le mildiou, qui peuvent entraîner une considérable perte de rendement, voire la perte totale de la récolte.

Dans cette optique environnementale, les agriculteurs sont d’ailleurs amenés à s’adapter dans leur manière de travailler. « Des produits phytosanitaires sont supprimés chaque année. Par exemple, jusqu’il y a deux ans, nous utilisions un produit anti-germes qui a été remplacé par un autre à base de pelures d’orange, comme une huile essentielle. Il s’agit d’un meilleur produit pour la santé et l’environnement, alors dans cette optique, bien sûr, on s’adapte et on fait au mieux.. De plus, nous sommes reliés à un centre agronomique de conseil qui nous tient au courant de l’arrivée éventuelle du mildiou, et qui nous éclaire sur les meilleurs moments pour pulvériser, car nous ne pulvérisons évidemment pas à outrance. Il y a un réel suivi pour le faire au bon moment. Parfois, en fonction des années, la pulvérisation n’est même pas nécessaire. »

Michel Evrard explique d’ailleurs à ce propos que les pommes de terre bio s’inscrivent dans une réglementation autre en suivant un cahier des charges strict dédié à l’agriculture biologique : non-utilisation de produits chimiques de synthèse, utilisation d’engrais organiques… Dans cette veine, les producteurs de pommes de terre bio vont davantage aller vers des variétés qui résistent aux maladies, ainsi qu’aux changements climatiques. « En bio, ils ont un ou deux traitements de bouillie bordelaise (ndlr :  fongicide fabriqué à base de sulfate de cuivre et de chaux) qu’ils peuvent faire maximum. Donc une année comme l’an dernier où il a plu tous les jours, cela ne suffit pas et le mildiou s’installe, ce qui fait qu’on a peu de pommes de terre en bio. Cette année, en revanche, pourrait constituer une bonne année en la matière ! » conclut Michel Evrard.

Du champs
aux étals d’épicerie

La pomme de terre présente un avantage non-négligeable : elle se consomme tout au long de l’année, en raison de sa capacité de conservation. Le secret ?

La garder dans le noir et dans un endroit assez frais que pour conserver ses qualités nutritives. « Il y a cependant une période où la pomme de terre est moins bonne, avoue Michel Evrard. En effet, au mois de mai, elle commence à se ratatiner un petit peu, jusqu’au mois de juillet, où on (re)découvre la bonne pomme de terre nouvelle bien de chez nous : celle qui se pèle très facilement, plutôt douce, pas vraiment sucrée, mais dont la texture est différente. Magique ! Car nous avons une récolte par an. Nous plantons au mois d’avril et on commence à arracher mi-juillet ; on arrache au fur et à mesure des besoins, pendant plusieurs semaines, et à partir du mois de septembre on commence à arracher pour réellement stocker. Ça dure 3 à 4 semaines selon le temps, et c’est ensuite conservé dans le hangar jusqu’en mai, jusqu’aux prochaines pommes de terre nouvelles. »

Michel Evrard nous explique qu’il est justement actuellement dans la période d’arrachage. « Nous avons une arracheuse qui arrache les pommes de terre, qui sont ensuite vidées dans les bennes. Le tout est alors versé dans le déterreur où des rouleaux enlèvent une partie de la terre. Une machine dépose les pommes de terre dans des palox, et ensuite, direction le stockage. En fonction de la finalité, une partie est conservée dans une cellule réfrigérée, tandis que l’autre est gardée dans une cellule qui ne l’est pas. Les pommes de terre passent ensuite plus tard par le trieur. C’est ici qu’on passe notre hiver : toutes les pommes de terre passent visuellement devant nous. Une machine va également séparer les petites des grosses, avant d’atterrir dans peseuse et ensuite, l’ensachetteuse, où elles sortent en filet ».

En résumé,
vive la pomme de terre !

Il y a derrière la culture de pomme de terre un véritable travail d’attention de la part des producteurs locaux, qui redoublent d’effort pour proposer un produit d’une gourmandise inégalable. Car c’est là où la pomme de terre séduit de nombreuses personnes : son goût unique bien de chez nous, qui se décline à l’infini grâce aux diverses possibilités qui s’offrent à tout un chacun pour la cuisiner.

Qu’on l’aime à la vapeur, frite, en purée ou encore, à l’eau, la pomme de terre séduit définitivement nos cœurs, autant que nos papilles et nos estomacs, comblés grâce à ce superbe produit du terroir local.

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