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Manger moins,
mais mieux !

un pari osé qui
en a sous le coude

26.01.2023

Avez-vous déjà entendu parler de la sobriété alimentaire et de l’alimentation en pleine conscience ? Il s’agit là d’autant de concepts qui promettent de s’ancrer dans nos habitudes de demain.

La raison ? Ils nous amènent à revenir à l’essentiel en écoutant ce dont notre corps a réellement besoin.

Un article de Potimanon

Il y a quatre ans maintenant, Maya s’est demandé comment, à son échelle, elle pouvait contribuer à un monde meilleur. Sa réflexion a démarré avec des habitudes de consommation qu’elle avait, où le gaspillage était bien trop récurrent. Ensuite, elle s’est interrogée sur la façon de réduire ce gaspillage en question. « Je me suis dit que j’étais dans de la surconsommation, et ça m’a frappée de voir comment j’effectuais mes courses influençait aussi à ce point-là ma manière de vivre. Et c’est là où j’ai pris conscience qu’en consommant de manière plus raisonnée, j’allais faire du bien à la planète, mais aussi à mon corps. » C’est à partir de là que Maya a commencé à miser sur les initiatives locales. « C’est en parlant avec des copines que je me suis dit que c’était peut-être le meilleur moyen pour consommer de manière plus raisonnée et accorder davantage d’importance à ce que je mange. » Dans cette optique, réduire la quantité de son assiette au profit de la qualité se présente comme une première option, et connaitre la provenance de ses aliments en constitue une seconde.

« J’ai un crédo très simple : manger moins, mais mieux, confie Alicia Rossi, gérante de l’épicerie « Le Noir Bonnet » à Saint-Ghislain. Je vais prendre l’exemple de la viande : je vais privilégier un morceau qui vient de chez nous, qui n’a pas fait des centaines ou des milliers de kilomètres pour atterrir dans mon assiette et dont l’apport nutritionnel est plus intéressant car nous privilégions le local. »  Car, c’est simple : en passant par le circuit-court, on évite au maximum les additifs alimentaires, les sulfites et tutti quanti, et cela est également valable pour les fruits, les légumes, ou encore le pain.

La sobriété alimentaire,
le retour à l’essentiel

Cette réflexion – et ce que décrivent Maya et Alicia Rossi – fait partie de ce qu’on appelle la sobriété alimentaire, qui s’inscrit dans la veine de la sobriété heureuse, concept du philosophe Pierre Rhabi. Il s’agit d’un mode de vie qui consiste à réduire de soi-même sa consommation, en revenant aux valeurs essentielles. Un concept qui a d’autant plus de sens aujourd’hui à l’heure actuelle où les crises s’entremêlent. « Dans ce cadre, nous revenons au circuit-court, aux productions locales, aux échanges avec le voisinage, à la création de son propre potager… La question que l’on se pose bien souvent dans ce genre de démarche est la suivante : quelle empreinte souhaite-t-on laisser ? » questionne Rani Valérie Chatel, conseillère en alimentation et santé vivante, durable et consciente.

« Je me suis rendu compte au fil de mon cheminement que manger local, ça a des avantages énormes au niveau santé : par exemple, les fruits qui viennent du bout du monde sont cueillis trop tôt, et finissent leur maturité lors du voyage, et de facto, perdent nombreuses de leurs vitamines » constate Maya, qui nuance tout de même son propos. « Bien sûr, il est impossible de miser à 100% sur une alimentation locale, qu’on se le dise. Et c’est OK, la culpabilité n’a pas sa place dans le raisonnement. Ce qui se passe dans notre assiette, dans notre corps, et dans notre cœur, c’est très important. Lorsqu’on nourrit son corps de malbouffe, nous sommes lourds, et notre organisme est comme engorgé. » C’est dans cette réflexion que la spécialiste, également sophrologue et créatrice d’un cercle de femmes, aborde également la question de l’alimentation en pleine conscience, dans la continuité de la sobriété alimentaire, comme une clé parmi d’autres pour se sentir bien au quotidien.  « Au travers de l’art de manger en pleine conscience, en s’intéressant à l’aspect psychologique de la nourriture, on déconstruit nos habitudes et on prend conscience de nos conditionnements, de nos émotions, des sensations dans notre corps… On réinstaure un rapport au corps ressenti dans le but de retrouver la satiété et sentir ce qui est bon pour notre corps » explique Rani Valérie Chatel, pour qui le lien entre l’esprit, le corps, et les sensations est très important. « Lorsqu’on est en connexion avec ce qu’on ressent, on a besoin de moins en quantité, on tisse davantage de lien avec son estomac, et lorsqu’on mange, on se sent plus vite rassasié. Écouter son corps, c’est revenir à ses besoins corporels, à ses besoins émotionnels. »  

Tout ça, c’est de l’économie solidaire circulaire et locale qui s’inscrit dans un développement lié à notre région

L'alimentation
en pleine conscience,

pour s'ancrer dans
le "ici" et "maintenant".

Porter son attention sur ce que l’on met dans son assiette, c’est également s’ancrer dans une démarche où l’on s’intéresse au « ici » et au « maintenant », où l’on observe réellement ce qui se passe autour de nous. « La méditation peut aider à explorer les conditionnements que l’on peut avoir face à la nourriture, comme l’injonction pour terminer notre assiette, ou bien ne même pas prendre le temps de s’asseoir pour manger. Il y a là un véritable enjeu que l’on peut décortiquer afin d’explorer nos émotions, car la nourriture possède une dimension intrinsèque à ces dernières. En choisissant la pleine conscience alimentaire, on se reconnecte à notre corps, à ce que l’on sent, à ce que l’on vit. » Et concrètement, pour y parvenir, les bons plans sont nombreux : connaître l’origine des aliments que l’on consomme, cultiver à son échelle ce qu’il nous est possible de cultiver nous-mêmes, cuisiner des aliments frais, se rendre chez le producteur local, respecter la saisonnalité des fruits et des légumes… Le tout, sans pression, et toujours en se rappelant que ce n’est pas non plus parce que nous privilégions le local et la saisonnalité des aliments que nous faisons une croix sur le reste  pour autant !

Prendre conscience de ses sensations liées à l’alimentation, choisir minutieusement le contenu de son assiette, adopter un mode de vie qui mise sur le circuit-court pour migrer vers un modèle de sobriété alimentaire et lutter contre le gaspillage… Autant de moyens intéressants et à portée de main pour s’épanouir au quotidien en mangeant moins, certes, mais en mangeant mieux !

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