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De CEO à vigneron, un retour à l'essentiel

16.10.2024

Il y a des vies qui prennent des tournants inattendus, qui bifurquent brusquement vers de nouvelles aventures. Jérôme est l’une de ces âmes qui, après avoir parcouru le monde pour des géants tels que Carrefour, Tesco et Ferrero, puis gravi les échelons jusqu'à devenir CEO de Delacre, a fait un choix radical : abandonner les gratte-ciels et les tableaux de bord financiers pour se consacrer à la terre, à la nature et à la vigne. Aujourd'hui, vigneron à Couthuin, il a trouvé un nouveau sens à sa vie, plus proche de ses racines, de sa famille et surtout, de lui-même.

Une toute
nouvelle vie

« C’est vraiment passionnant », déclare Jérôme avec une vraie sincérité. Après des années à servir des multinationales, Jérôme a pris la décision de se recentrer sur l’essentiel. Et pour lui, il s’agit de la nature et de sa famille. En 2018, c’est avec ses quatre frères et sœur, qu’ils ont lancé le projet familial de créer leur propre domaine viticole. C’est ainsi que le domaine du Vin des Cinq est né. Ensemble, ils ont plongé dans l’inconnu avec enthousiasme et détermination. Malgré un parcours prestigieux dans le monde des affaires, Jérôme sentait que quelque chose lui manquait. Travailler pour soi-même, pour sa famille, et surtout, être au contact de la nature, était un rêve longtemps étouffé par les exigences du monde corporate. « J’ai dit à mes frères : moi, ça m’intéresse de tout arrêter et de faire ça », raconte-t-il. Ce « ça » représente bien plus qu’un métier pour Jérôme, c’est une reconnexion à la terre, une nouvelle quête de sens et de paix intérieure.

« Devant un verre de vin, il faut rester humble »

La beauté
de la simplicité

Jérôme a alors découvert le bonheur simple, mais profond, des gestes du quotidien viticole. « Vous venez passer une journée ici, vous taillez, vous vendangez, vous roulez en tracteur, et vous rentrez chez vous, vidé de tout stress avec les mains bien sales… Vous avez écouté les oiseaux, vu des animaux… C’est tellement jouissif », confie-t-il avec un sourire. Désormais, il consacre ses journées à une multitude de tâches manuelles mais aussi à l’accueil des clients, la visite des cavistes, ou encore la surveillance de la fermentation du vin. « C’est passionnant parce que vous devez maîtriser 150 métiers à la fois. On ne s’ennuie jamais ». Ces dernières années, Jérôme a appris une grande leçon d’humilité. « Devant un verre de vin, il faut rester humble », dit-il. Parce que produire du vin, c’est une entreprise longue et incertaine. Après les vendanges, il peut s’écouler jusqu’à deux ans avant que le produit fini ne soit mis en bouteille. « Une fois que vous avez pressé le jus, c’est lui qui décide. Vous ne maîtrisez pas tout. Il peut être sympa avec vous, ou pas. On verra bien. » Cette humilité face à la nature, Jérôme la doit en grande partie aux caprices du climat comme le gel tardif, par exemple, qui représente une menace constante. En 2023, 95 % de leur récolte a été détruite. « C’est vraiment compliqué. Vous avez travaillé, vous avez tout perdu. Mais la vigne, elle, continue. Elle sort de nouveaux bourgeons, parfois des grappes. Il faut rester flexible et s’adapter ». C’est ce challenge permanent qui lui fait savourer avec humilité le fruit de ses récoltes.

« En Belgique, on part d’une page blanche, et ça, c’est excitant ! »

Un vin belge
qui se distingue

Aujourd’hui, le vin belge commence à se faire une place sur la scène internationale, et Jérôme est fier de faire partie de cette aventure. « En Belgique, chaque région a un terroir unique. Chez nous, par exemple, nous sommes sur du schiste, alors que d’autres vignobles tout proches sont sur du grès. Cela donne des vins très différents, et c’est là la beauté de notre territoire. » Le vin belge est jeune, mais il se développe à un rythme impressionnant. «En France, ils ont une longue histoire, une routine. Nous, en Belgique, on part d’une page blanche, et ça, c’est excitant ! » dit Jérôme avec l’excitation d’un pionnier. À travers l’histoire de Jérôme, c’est une véritable leçon de vie qui se dessine : celle de ne jamais avoir peur de changer de cap. Son parcours montre qu’il est possible de trouver un bonheur simple et authentique loin de sa carrière initiale. « J’ai fait le tour de ce que je faisais avant. Maintenant, je me consacre à ce qui me fait vibrer ». Pour Jérôme, le bonheur se trouve désormais dans chaque grappe de raisin, dans chaque lever de soleil sur ses vignes. Le chemin n’a pas été facile, mais il est certain d’avoir trouvé sa voie. Et pour ceux qui, comme lui, cherchent à donner un nouveau sens à leur vie, il n’y a pas de meilleur conseil que le sien : « Écoutez la terre, elle vous guidera. »

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